Après une première journée forte en émotions, nous entamons ce deuxième jour en Amazonie. Une bonne nuit de sommeil et c’est reparti pour de nouvelles aventures dans la jungle. Nous connaissons à peu près notre programme de base, mais nous ne savons pas ce que nous réserve une fois de plus la selva (forêt amazonienne), mais nous allons bientôt le découvrir.
Photographier les nénuphars géants
Nous commençons ce deuxième jour en Amazonie par une excursion en pirogue dans les marais de la selva (forêt amazonienne). Nous nous levons donc aux aurores (5h30), pour assister au réveil de la jungle. La brume est encore présente, les oiseaux commencent tout juste leur journée, les perroquets volent au-dessus de nos têtes, pendant que nous pagayons à travers la végétation abondante .
La jungle se réveille doucement : le spectacle est juste magnifique, si paisible et pourtant si vivant.
Un peu plus loin, nous apercevons ces fameux nénuphars géants. Aussi épais qu’une bâche et aussi grand qu’une table, ces nénuphars, appelés Victoria Cruziana, peuvent mesurer jusqu’à 3m de diamètre. Ils sont si résistants qu’un enfant peut aisément monter dessus.
En nous approchant de ces plantes gigantesques, nous remarquons un détail un peu particulier : le dessous de ces nénuphars est recouvert de piques. En effet, dans ce milieu hostile qu’est la jungle amazonienne, chaque être vivant (y compris les végétaux) doit être en mesure de se défendre face à différents prédateurs.
Après une bonne heure sur l’eau, la faim commence à se faire sentir, il est temps rentrer pour prendre notre petit déjeuner.
Pêcher les piranhas pendant ce deuxième jour en Amazonie
Après un petit déjeuner complet, c’est le moment de repartir, nous partons pêcher notre prochain repas… Enfin, si les poissons sont là, bien sûr ! Ronald et Benjamin (un autre guide) nous préparent nos cannes à pêche : une simple branche de bois, un fil et un hameçon feront l’affaire. Quant à Keuvin, il emporte sa canne à pêche de compète, on verra laquelle est la plus efficace.
Comment pêcher le piranha ?
Nous embarquons de nouveau dans la pirogue et nous nous enfonçons dans les marais. Les guides ont choisi le lieu, nous stoppons les pirogues et préparons le matériel. Ronald nous montre comment pêcher le piranha : on lance la ligne, on plonge le haut de la canne et on l’agite brutalement (et rapidement) dans l’eau puis, on la sort et attend patiemment. En effet, il faut savoir que le piranha, malgré ce que l’on croit, est un poisson très timide. Il ne va pas nous croquer un orteil si on se baigne, au contraire, il va fuir. Certes, le sang l’attire mais il va attendre que le calme soit revenu pour aller dévorer sa proie (souvent morte ou en mauvaise posture).
Le piranha a l’art et la manière de manger votre appât sans se faire attraper.
C’est pour cela que cette technique fonctionne : avec un appât fraîchement coupé et une agitation dans l’eau, le piranha croit à un « combat » entre deux animaux puis arrive, une fois que le calme est revenu, pour récupérer les restes. Mais pas de chance, c’est un hameçon qu’il y a au bout ! Bon j’avoue, vu comme ça, ça à l’air assez simple, mais c’est sans compter la rapidité du piranha ! En effet, c’est lorsqu’on attend gentiment son arrivée, que l’on sent alors une légère et très brève sensation sur la canne à pêche. Mais le temps de la relever, il est déjà trop tard, il a dévoré la moitié de notre appât et il s’en tire indemne !
Va t-on manger du piranha à midi ?
C’est qu’après s’être fait avoir plusieurs fois que l’on commence à maîtriser, et c’est parti. Le premier poisson pêché, c’est pour Jojo, ce n’est pas un piranha, c’est un poisson-chat mais c’est déjà super ! Après ça, on continue : un poisson-chat, un autre poisson-chat, encore un autre poisson-chat… Puis plus rien.
On change d’endroit, premier coup de canne et Ronald pêche un piranha : Ah, enfin ils sont là ! C’est reparti, Keuvin change de canne et en moins de cinq minutes, il pêche son premier piranha !
Le bilan de cette matinée de pêche : cinq piranhas et cinq poissons-chats (sans compter ceux qui nous ont servi d’appâts. Pour une première, ce n’est pas si mal et puis au moins on pourra goûter le piranha ! De retour au campement, les guides et les locaux, préparent le repas et les poissons, c’est l’heure de manger ! Bilan : le piranha, il n’y a pas grand chose à manger dessus (beaucoup d’arêtes), mais c’est bon.
S’enterrer au fin fond de l’Amazonie pour y passer la nuit
Un bon repas, une petite sieste dans les hamacs et nous partons rejoindre notre prochain hébergement. Cette fois-ci, ce ne sera pas en bordure du fleuve dans un village mais bel et bien au milieu de la jungle. Ronald nous demande de mettre nos bottes et nos vêtements longs, de prendre nos lampes et bien sûr notre répulsif (il ne nous quitte jamais). Nous reprenons donc le bateau pour descendre le fleuve, après une vingtaine de minutes sur l’eau, nous arrivons un bon port.
L’arrivée à Santa Maria de Fàtima
Un petit arrêt au bureau du village pour se noter sur le registre et c’est parti ! Nous traversons donc le village et entrons dans la Zone de Conservation de Garzal (de Santa Maria de Fátima). Cet espace protégé a été développé pour un projet touristique communautaire, soutenu par l’Institut de Recherche de l’Amazonie Péruvienne (IIAP) et par l’Organisation Nature et Culture International (NCI), afin de préserver la zone de reproduction d’au moins quatre espèces de hérons.
Nous marchons près d’une trentaine de minutes, le chemin dégagé du début se transforme peu à peu en un couloir étroit de végétation plus ou moins inondé, la lumière diminue à mesure que nous nous enfonçons dans la jungle et quant aux bruits ambiants qui nous entourent, ils ne cessent de s’intensifier : pas de doute nous sommes bien dans la Selva (forêt amazonienne).
En chemin, nous croisons un local : il marche pieds nus dans les eaux troubles de la jungle… En voyant ça, un frison s’empare de nous !
Lorsque nous arrivons dans la partie immergée, même les plus petites flaques d’eau sont totalement opaques et marron, Ronald nous demande alors de faire attention où nous mettons les mains et surtout de bien regarder où nous marchons car la jungle regorge de surprises mais pas que des bonnes. Pas de chance, un peu plus loin, Jenny et Jojo, déstabilisés par le sol vaseux, se rattrapent au tronc d’un arbre qui abritait une colonie de fourmis de feu.
Ces fourmis, plus agressives que la plupart des espèces, piquent très rapidement tout être qui viendrait les déranger. Leur piqûre inflige une douleur intense qui peut durer jusqu’à trois à dix jours et entraîne une forte démangeaison ainsi qu’un gonflement de la zone attaquée. Par chance, Jojo et Jenny ne sont pas allergiques à ces piqûres car si c’était le cas, les symptômes seraient alors plus inquiétants.
La découverte de notre maison pour la prochaine nuit
Après toutes ses péripéties, nous arrivons enfin à notre « chambre ». C’est sur un matelas de fortune, bordé de moustiquaires dans une petite paillote en bois que nous passerons la nuit. Nous sommes entourés de végétations, la seule voie praticable est celle d’où l’on vient. En face de notre « maison », il y a un marais, c’est là que vivent l’anaconda vert et le caïman d’Amazonie, on est tout de suite dans le bain.
Admirez la vue du mirador
À peine le temps de poser nos affaires que nous repartons déjà. Nous prenons une barque en direction du marais. Il est rempli de végétation, seul un chemin entretenu par les locaux nous permet de passer. Les plantes sortent de l’eau et nous entourent, il y a en partout, même ce fameux chemin est recouvert de verdure. Après dix minutes au travers de cette abondante végétation, nous arrivons au mirador, cette petite construction en bois a été construite à la base pour observer les hérons. Nous y grimpons pour y admirer la vue, c’est magnifique et en même temps un peu perturbant, surtout quand on se dit qu’ici vivent tous les animaux les plus dangereux de la planète.
Benjamin (l’autre guide qui nous accompagne, prononcé « Bénjamine ») ne monte pas avec nous, il part « jouer » dans la jungle. À notre retour, il arbore fièrement sa trouvaille : il vient de pêcher un petit poisson pour le repas de ce soir. On ne sait pas comment, mais il est parti avec rien et est revenu avec un poisson… Assez incroyable.
Un petit repas bien mérité
La nuit tombe doucement sur la selva, il est temps de rentrer au campement. Benjamin et Ronald préparent le feu, pendant que nous scrutons les alentours à la recherche d’animaux sauvages. Jenny repère quelque chose, c’est une énorme grenouille : elle est plus grosse que nos mains, elle doit faire entre 20 et 25 cm repliée et elle fait des bonds impressionnants, rien à voir avec nos petites grenouilles européennes. Le repas est prêt, nous prenons des forces avant de repartir dans la jungle.
Découvrir le monde nocturne de l’Amazonie
C’est le moment, nous retournons en excursion à pied avec nos lampes torches. Et à moins de 20m du campement, nous apercevons, posé sur un tronc d’arbre, un scorpion, c’est fascinant, il est là, si paisible devant nous ! Nous passons cinq minutes à l’observer sous toutes les coutûres (avec une certaine distance de sécurité quand même…), quand soudain il bondit (car oui les scorpions ça sautent…), on ne sait pas où il a atterri… On n’insiste pas et on passe notre chemin, car il ne faut pas oublier que ces rampants sont très dangereux.
C’est là que Ronald nous répète (une fois de plus) : « Faites attention où vous mettez les mains », on comprend encore mieux pourquoi. Puis, un peu plus loin, un second scorpion, puis une autre grenouille et enfin une tarentule : même plus besoin de chercher, tous les animaux nous entourent.
Partir à la recherche des caïmans
Les guides nous demandent d’éteindre nos lampes, Benjamin se met à faire un son étrange avec sa gorge. Nous questionnons Ronald : « Pourquoi fait-il ça ? », il répond tout naturellement, « il appelle le caïman »… Ah, c’est rassurant ! Il joue avec sa lampe pour tenter d’apercevoir la bête, ou tout au moins ses yeux. Car c’est bien connu les yeux des animaux reflètent la lumière et c’est ainsi que nous pouvons les repérer.
Il n’y a rien ici, nous rebroussons chemin. Ce que nous ne savons pas à ce moment-là, c’est que nous ne rebroussons pas chemin pour rien, c’est pour prendre la barque et naviguer dans les marais de nuit, c’est seulement arrivé devant le fait accompli que nous le comprenons… Il faut avouer que cette idée fait un peu peur : l’eau trouble, la nuit noire, la végétation dense, les anacondas, les caïmans… Bref, tout ce qu’il faut pour se mettre en confiance (ou pas), heureusement, nous sommes bien accompagnés, les guides connaissent la forêt comme leur poche.
Donc une fois sur la barque, nous naviguons doucement, Ronald nous demande d’éteindre de nouveau nos lampes. Nous avançons à l’aveuglette, pendant que Benjamin recommence à faire ce bruit bizarre avec sa gorge tout en allumant sa lampe par intermittence. L’ambiance est pesante, la nuit est noire et les bruits sont encore plus intenses que la veille. Après cinq longues minutes d’attente, on aperçoit des yeux : cela ne dure qu’une demi-seconde et ça disparaît, ça donne froid dans le dos.
Nous ne savons pas ce que c’était, mais une chose est sûre c’est que tous nos sens sont en éveil, peut-être par peur ou par adrénaline…
Après une vingtaine de minutes sur l’eau, nous arrivons près du mirador, là encore nous devons éteindre nos lampes, seul Benjamin allume la sienne, mais il part… Il sort du bateau et avance dans la pénombre. Il nous laisse plongés dans le noir, pendant que nous suivons sa lampe au loin. Cinq longues minutes plus tard, nous entendons un bruit d’eau, comme si quelque chose avait plongé, puis nous voyons Benjamin revenir d’un pas franc, il a dû trouver quelque chose… En effet, c’est un bébé caïman qu’il nous amène, il l’a attrapé à mains nues… Il le donne à Ronald puis repart.
Nous admirons le spécimen, pour Keuvin et moi ce n’est pas la première fois, nous avions déjà vu un bébé crocodile aux Philippines, dans un centre de conservation. Mais pour Jojo et Rémi, c’est une première. À peine le temps de s’extasier que Benjamin en ramène un encore plus grand, il fait plus de 50 cm de long. Même s’il est jeune, il a déjà énormément de force, il se débat violemment puis se calme, nous le regardons tranquillement.
Nous demandons à Ronald « Où est sa mère ? », il nous explique qu’elle se trouve dans le marais juste à côté et que les petits restent en sécurité dans les eaux peu profondes, le temps qu’ils grandissent. En rigolant, nous demandons à Benjamin de nous montrer leur maman, il sourit et nous répond qu’il ne chasse pas les gros, c’est trop dangereux, évidemment…
Jouer avec une mygale
Sur ce nous rentrons au campement, mais en chemin, nous apercevons un mygale posée sur un tronc. Ni une ni deux, Benjamin approche le bateau et l’attrape pour nous la montrer… On a presque l’impression que c’est un jeu pour lui. En même temps, il ne faut pas oublier que la jungle c’est sa maison. Quand nous étions petits, nous avons tous joué avec des vers de terre, des escargots ou tout autres animaux que l’on trouve dans nos jardins. Pour lui, c’est pareil sauf que son jardin c’est la jungle !
Après ça, il est l’heure de rentrer, beaucoup d’émotions et de découvertes en si peu de temps, nous stoppons la barque et rentrons dans notre paillote. Nous allons bien dormir, la jungle nous berce !
Tous les détails sur notre séjour en Amazonie
Afin de vous faire découvrir au mieux notre séjour en Amazonie, nous avons rédigé un article par jour. Bonne lecture et à bientôt !
1er jour dans la jungle Découvrir cet univers mystérieux 2ème jour dans la jungle Se plonger au cœur de la jungle 3ème jour dans la jungleLa fin de cette aventure
Je l’ai déjà dit mais je le redis, votre blog est fantastique ! Vous m’avez transportée en Amazonie ! Mais plus je lis votre récit, moins je suis sûre d’être aussi courageuse que vous… Les fourmis qui piquent, les scorpions, les mygales, les caïmans… En tout cas c’est un réel plaisir de vous lire ! Hâte de lire la suite 😉
Aurélie Articles récents…A bord du train El Chepe – Jour #3 : la Cascade de Basaseachi (Mexique)
Merci encore pour ce petit message. Pour ce qui est du courage, Ninon est tout de même assez peureuse et pourtant ça été 😉