Après un mois aux États-Unis, 3 vols consécutifs (Los Angeles – Miami – Lima – Iquitos), une nuit passée sur le carrelage de l’aéroport de Lima et un sacré manque de sommeil, nous arrivons ENFIN à Iquitos, la porte d’entrée de l’Amazonie au Pérou. Accueillis par des dizaines de péruviens venus nous vendre taxis, hôtels ou tours touristiques, nous ne savons plus où donner de la tête. Ça crie de partout, c’est à qui aura la main, le premier, sur le touriste… Bref, un joyeux bordel, qu’il faut bien sûr prendre avec le sourire (même si avec la fatigue cela peut être plus difficile), ça fait partie du folklore local !
Un accueil quelque peu surprenant et déroutant, surtout après plus de 24h de transport ! Mais il faut garder le sourire !
Après cinq minutes de harcèlement, nous choisissons la facilité : le seul péruvien qui parle français. Il nous conduit à notre hôtel. En route, business oblige, il fait un petit arrêt devant une agence qui organise des tours en Amazonie en français (ce fût notre première rencontre avec Ronald)… On fait comprendre à notre chauffeur qu’on ne prendra pas de décision maintenant. Il n’insiste pas longtemps et nous conduit à notre hôtel (réservé plus tôt sur Booking.com). Une fois nos esprits retrouvés, nous croisons de nouveau Ronald (le guide francophone), nous échangeons durant une petite demi-heure avec lui sur l’Amazonie et d’autres sujets, puis repartons chacun de notre côté.
Comment choisir son guide pour 3 jours en Amazonie
C’est sûrement la chose la plus compliquée quand on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas. Personne ne veut se retrouver dans un lieu super touristique à 10 km de la ville accompagné d’un groupe de 10 à 15 personnes. C’est pour cela qu’il faut bien choisir son agence.
Choisissez au « feeling »
Première chose à prendre en compte : le feeling. Si le courant passe bien avec votre interlocuteur et si vous sentez en confiance avec lui, alors c’est déjà un grand point de gagné.
Demandez des renseignements sur le programme
Il faudra aussi savoir si son programme vous correspond : si comme nous, vous souhaitez être déconnecté de la ville et voir plus d’animaux sauvages, alors il vous faudra partir assez loin de la ville (minimum 80 km), pensez donc à demander à quelle distance de la ville sera l’excursion.
Qui vous accompagne ?
Il faudra savoir si vous serez accompagné d’une dizaine de touristes ou si vous serez en petit comité avec votre guide, car cela aura des répercutions sur la vie sauvage que vous pourrez voir (15 personnes ne font pas le même bruit que 5).
Et qui sera votre guide ?
Enfin, point important, savoir si votre guide est originaire de la région ou pas, cela donne une bonne garantie sur sa connaissance du milieu et de la jungle, et donc de ce qu’il pourra vous l’enseigner et vous montrez.
Un conseil : Pas de précipitations !
Ne vous précipitez pas, renseignez-vous auprès de plusieurs agences, étudiez leurs propositions, leurs prix et leurs programmes avant de faire votre choix.
Notre choix ?
Après avoir comparé toutes les agences, notre choix s’est porté sur celle de Ronald. Ses 22 ans d’expériences dans le milieu et ses nombreuses aventures dans la jungle nous ont conquis, nous partirons donc pour 3 jours en Amazonie avec lui. Nous serons tous les quatres (Keuvin, Ninon, Jonathan et Rémi) accompagnés de Jenny (une autre touriste venue passer un séjour dans la jungle) et de Ronald.
Le départ pour ces 3 jours en Amazonie
Nous embarquons au port d’Iquitos à bord d’une grande pirogue pour environ 2h de navigation. Dès la sortie du port, Ronald nous fait remarquer que l’eau change de couleur, nous passons d’une eau noire à une eau marron, nous arrivons sur l’Amazone. En chemin nous faisons un petit arrêt pour admirer la vue du haut d’un mirador sur une des rives de l’Amazone, la vue est splendide et ce n’est que le début. Puis nous reprenons le bateau pour arriver enfin à notre destination finale, un petit « village » sur pilotis. Juste le temps de poser nos affaires et nous enfilons nos bottes (fournies par l’agence) pour partir à l’aventure.
Découvrir les plantes médicinales et comestibles de l’Amazonie
À peine sortis du village, nous tombons nez à nez avec des singes, mais pas n’importe lesquels, ce sont les plus petits singes au monde : les Ouistitis Pygmées. Aussi vif qu’une souris et aussi gros qu’un écureuil, ce singe ne vit qu’en Amazonie et mesure à peine 15 cm à l’âge adulte (sans la queue). Après quelques minutes à les admirer, nous repartons dans la jungle.
À chaque plante rencontrée, Ronald nous explique leurs bienfaits et la manière dont elles sont utilisées. Nous avons par exemple, la sève d’un arbre qui servira pour les hernies abdominales, les racines d’un autre qui serviront pour récolter de l’eau pure, des termites qui serviront de répulsifs naturels, des feuilles qui soulageront les piqûres d’insectes et j’en passe…
On comprend vite que l’Amazonie est une pharmacie géante mais faut-il encore la connaître !
Un peu plus loin, Ronald nous montre un arbre, il ressemble à tous les autres, mais pourtant une fois déraciné, il laisse apparaître une sorte de longues pommes de terre à la peau noire… Nous venons de découvrir comment cueillir le Manioc, le fruit du Yucca. Ce sera parfait pour le repas de ce soir ! C’est d’ailleurs en coupant ces derniers que nous sommes interrompus, un bruit a surgi des broussailles, au vue de l’intensité de ce dernier et des herbes qui ont bougé, ce n’était pas un petit animal… Nous nous stoppons et attendons… Rien ne se passe, la « bête » a dû partir. Nous ne saurons jamais ce qui était à deux pas de nous et peut-être vaut-il mieux ne pas le savoir !
L’Amazonie c’est aussi ça !
Sur le chemin du retour, Keuvin et Jonathan, un peu plus loin derrière, aperçoivent quelque chose tomber d’un arbre… Ils s’approchent, un petit serpent, tout fin et d’un vert flamboyant apparaît. Le temps que nous arrivions le serpent avait filé. Après avoir décrit ce dernier à Ronald, il nous dit que nous venions de voir un Cobra Verde (Oxybelis Fulgidus), une couleuvre arboricole vénéneuse. Sa morsure peut entraîner une envenimation avec des réactions locales plus ou moins importantes (rougeur, démangeaison, inflammation, gonflement, oedème …). Bienvenue en Amazonie !
Partir à la recherche des dauphins d’eau douce en Amazonie
Après un bon repas, nous partons à la découverte des habitants du fleuve, les dauphins d’eau douce. Ces mammifères, de couleur rose ou grise, ont quitté les eaux salées pour remonter le fleuve et s’acclimater peu à peu à l’eau douce. Ils peuvent atteindre jusqu’à 2,80m et peser jusqu’à 160 kg.
Nous nous rendons donc dans une branche de l’Amazone pour observer ces étranges mammifères. En chemin, nous stoppons près d’une rive, on lève la tête et qu’est-ce qu’on voit ? Deux iguanes verts se pavanant au soleil. Ni une ni deux, on dégaine nos appareils pour capturer ce magnifique cliché : il se laissent photographier sans problème, on croirait presque qu’ils posent. On prend le temps de les observer et on reprend la route.
Nous arrêtons le moteur, attendons patiemment, puis Ronald commence à siffler d’une certaine manière pour essayer de les attirer et ce n’est qu’une vingtaine de minutes plus tard que nous en apercevons un. Une brève apparition qui se répétera à plusieurs reprises : trop brève pour prendre une photo, mais assez longue pour enregistrer ces images dans nos têtes !
Après ça, nous profitons du superbe coucher de soleil qui se présente à nous, puis repartons tranquillement au campement. La nuit tombe doucement sur l’Amazonie, il est temps de s’asperger de répulsifs ! Les moustiques se font déjà un malin plaisir à nous piquer le jour alors la nuit, n’en parlons pas.
Explorer la jungle et ses habitants à la tombée de la nuit
Après cet petite après-midi dans le calme des eaux amazoniennes, il est temps de voir ce que nous réserve la nuit dans la jungle. Avant même de quitter les paillotes, sur l’une des souches qui bordent le village, on aperçoit une mygale.
Aussi grosse et aussi poilue que celle que l’on voit à la télé sauf que celle-ci est juste devant nous ! Ronald essaye de l’attraper pour nous la montrer de plus près, mais cette dernière n’étant pas décidée à nous dire bonjour, elle rentre dans son trou. Nous passons donc notre chemin !
Nous avançons doucement dans la jungle, la nuit est noire, seules nos lampes nous montrent le chemin. Nous sommes entourés de dizaines voir de centaines de bruits et de sons différents, tous inconnus : des sifflements, des chants d’oiseaux, des grognements, des bruits de feuillages, il n’y a pas de doute, il y a de la vie tout autour de nous. Et quand nous demandons à Ronald « Quel animal fait ce bruit ? », il nous répond tout naturellement, comme si tout ça était normal… Un drôle de sentiment s’empare de nous : entre peur, curiosité, inquiétude et fascination, nous sommes un peu perdus dans cet univers inconnu.
Pour nous, c’est l’inconnu mais pour lui, c’est comme sa maison, il en connaît les moindres recoins, ses bruits et la vie qui s’y passe !
Un peu plus loin, pendant que nous explorons l’obscurité, un des villageois nous appelle, il y a un serpent au pied de sa paillote ! En effet, c’est un jeune Boa Constrictor qui passait par là. Le villageois était en serviette de bain, il sortait de la douche quand il l’a aperçu. il l’a bloqué avec un bout de bois pour nous le montrer, voilà c’est chose faite nous avons vu notre second serpent en moins de 12h !
Frissonner en écoutant les légendes et mystères de la jungle
Après ça, nous rentrons au village. Nous nous asseyons autour de la table pour partager une dernière cigarette avant d’aller se coucher. Il nous propose d’essayer les cigarettes locales, elles sont roulées à la main et ont un goût de cigare. Il nous raconte qu’elles éloignent les moustiques et divers nuisibles grâce à leur forte fumée dense, les chasseurs les utilisent d’ailleurs durant leurs excursions en forêt. Puis, il nous présente un petit bout d’écorce que l’on brûle comme un encens et que l’on hume pour se détendre (qui sert également de répulsif), il nous parle aussi de l’Ayahuasca, cette fameuse boisson chamanique.
Au fil des discussions, Ronald, voyant notre intérêt, se prend au jeu, il commence à nous parler des légendes et des mystères de la jungle… C’est donc à la lueur de la bougie, presque plongés dans le noir et entourés par ces milliers bruits inconnus qui peuplent la jungle, que nous l’écoutons : plus personne ne parle, il a toute notre attention !
Les voix de la forêt
Une première histoire nous fait entrer doucement dans un univers qui nous est totalement inconnu : la jungle ! En effet, cette dernière est si peuplée, que peu importe les heures du jour ou de la nuit, c’est une symphonie ininterrompue de cris, de sifflements, de chants… : c’est pour cela que l’on dit que la jungle ne dort jamais. Et d’après son expérience, si on reste trop longtemps seul dans la jungle, on y entendrait presque des voix.
Le petit homme de la forêt : le Chullachaqui
Une autre légende raconte qu’un être rôde dans la forêt, il ressemblerait à un petit homme avec des cheveux très longs, presque jusqu’aux pieds et il aurait la faculté de prendre l’apparence de n’importe qui pour vous perdre dans la jungle… C’est lorsque que vous êtes seul en pleine nuit qu’il peut apparaître. Vous sortez pour aller aux toilettes et un peu plus loin, dans la pénombre, vous apercevez l’un de vos amis. Vous pensiez pourtant qu’il dormait à point fermé quand vous aviez quitté la chambre, mais il est là, juste devant vous. Il vous appelle et vous demande de le suivre… Par confiance, vous vous exécutez et quand vous vous apercevez qu’il marche les pointes de pieds vers l’extérieur alors, il est trop tard, vous êtes perdu au milieu de la jungle.
Le cobra d’Amazonie
Ronald nous parle ensuite des deux animaux dont il a eu le plus peur en Amazonie : le cobra et l’anaconda noir. Ce cobra chasserait durant la nuit, s’il repère une lampe torche, alors il la traque et la suit jusqu’à ce que vous soyez à sa merci. Et c’est là qu’il attaque, il vous mord une fois et ne cesse de vous mordre jusqu’à ce que votre corps soit inerte. Le seul moyen d’y échapper est de lui jeter votre t-shirt dessus afin qu’il s’enroule dedans et que vous ayez de le temps de fuir. Pour éviter cette mauvaise rencontre, les locaux allument leur lampe par intermittence, afin que ce cobra ne les suivent pas.
L’Anaconda noir
Ronald nous raconte qu’il a vu cet animal quatre fois dans sa vie, on peut encore lire la peur dans ses yeux. Cet anaconda serait d’un noir profond avec les yeux roses et il chasserait l’homme. Si vous avez le malheur de rencontrer ce serpent féroce sur l’eau, il vous traquera et tentera de renverser votre pirogue pour vous faire tomber à l’eau et se saisir de vous.
Mais il ne faut pas avoir peur de la jungle,
si tu la respectes, il ne t’arrivera rien !
Nous terminerons cette journée forte en émotion sur ces belles paroles. Il est temps pour nous, d’aller se coucher car demain, une autre journée pleine de découverte nous attend ! C’est donc allongés sous notre moustiquaire, que nous nous endormons bercés par les milliers de bruits de la jungle.
Tous les détails sur notre séjour en Amazonie
Afin de vous faire découvrir au mieux notre séjour en Amazonie, nous avons rédigé un article par jour. Bonne lecture et à bientôt !
1er jour dans la jungle Découvrir cet univers mystérieux 2ème jour dans la jungle Se plonger au cœur de la jungle 3ème jour dans la jungleLa fin de cette aventure
Bonjour Kévin, bonjour Ninon,
Je viens de découvrir votre blog que je trouve fabuleux ! Aussi bien par son look que par son contenu !
Je suis tentée par l’Amazonie aussi un de ces jours et j’ai une question pour vous. J’imagine que vous avez dû faire des vaccins avant de faire ce voyage ? Y a-t-il d’autres précautions sanitaires à prendre ?
Merci beaucoup! Hâte de lire le prochain article 😉
Aurélie
Salut Aurélie.
Merci pour ce super commentaire, c’est très encourageant. Pour ce qui est des vaccins, nous avons simplement fait (pour notre tour du monde) : la fièvre jaune, l’hépatite A et B, la Typhoïde, sachant que nous avions déjà le DTPolio et la Coqueluche. Si tu as besoin de plus d’infos, tu pourras les trouver ici : http://www.backpackadeux.com/preparer-tour-du-monde/vaccins.
Sinon pour les précautions, il est nécessaire d’avoir un bon répulsif (peau et vêtements) et de s’en asperger régulièrement (en France, le Insect Ecran Zones Infestées est très bien).
Et pour ce qui est du Palu, il est plus prudent d’avoir un traitement sur soi (au moins). Perso, nous n’avons rien pris (car nous partons un an et nous ne souhaitions pas prendre le traitement sur une longue durée), mais nous avons toujours une plaquette de Malarone sur nous, en cas de crise. Voilà, j’espère t’avoir aidé. Merci de nous lire et à bientôt ! 😉
Ninon & Keuvin
Bonjour, à la lecture de cet article on a très envie de vivre la même expérience que vous ! Combien vous ont coûté ces jours organisés avec Ronald ?
Je pars dans 10 jours pour le Pérou j’ai hâte !
Jennifer
Salut Jennifer,
Désolé pour ma réponse tardive, j’espère que ce n’est pas trop tard. Pour notre séjour dans la jungle, nous avons payé 500 Pen par personne (soit environ 130 euros). A première vue, ça peut faire cher, mais ça vaut vraiment le coup. N’hésite pas à le contacter par facebook si ça t’intéresse (le lien vers son facebook se trouve dans l’article).
A bientôt
j’ ai adorée et j’attendrais le prochain avec beaucoup d’ impatience !!!!!!!!!!!!!!
Merci 😉
Bonjour 🙂
Je viens tout juste de lire votre article sur votre aventure en Amazonie et étant donné que je pars qu Pérou en août cela m’a d’autant plus fasciné et excitée de partir enfin.
Je voudrais savoir à travers quelle agence vous avez réservé votre voyage en Amazonie avec Ronald? Puis-je réserver par internet ou comment faire?
Merci beaucoup
Bonjour. Je suis vraiment désolé du retard de la réponse. J’imagine que vous êtes déjà au Pérou (ou peut être même rentré). Nous sommes rentres d’Australie il y a pas très longtemps donc c’était un peu la course depuis le retour. Avez vous réussit à trouver les informations ? J’avais mis en lien sur l’article le Facebook de Ronald. Encore désolé et à bientôt.