Après quatre jours passés dans la Selva, nous tentons notre chance avec la Pampa, la partie marécageuse de la jungle. La végétation est moins dense et les animaux plus faciles à apercevoir. Nous allons voir ça…
Comment choisir son agence ?
Comme pour la Selva, les agences de tours dans la Pampa à Rurrebanaque ne manquent pas. Les prix varient beaucoup d’une agence à l’autre. Voici les éléments importants à prendre en compte lors de votre choix :
- Le nombre de personnes qui vous accompagnent durant le tour. Plus vous serez nombreux plus vous aurez l’impression d’être dans une véritable colonie de vacances.
- Le nombre de groupes présents dans les campements, que vous n’ayez pas non plus l’impression de manger à la cantine au milieu de la Pampa.
- Le programme, pour ne pas être surpris une fois sur place.
- Le prix : plus vous payerez cher, plus vous aurez de chance de tomber avec une équipe qui porte autant d’intérêt, que vous, à la vie sauvage.
- Ah oui aussi, très important, pensez à demander si vous pourrez manger les piranhas pêchés… L’endroit étant protégé, si on vous dit oui, c’est que l’agence est peu regardante sur le respect de l’environnement ! Si « non », c’est déjà un très bon point.
Pour vous aider à choisir au mieux votre agence Pampa ou Selva, nous avons rédigé un article spécialement dédié à ça, ici.
Jour 1 : La découverte de la Pampa
Le départ est prévu pour 9h du matin. Nous nous tenons prêts. Un 4×4 vient nous chercher, il y a déjà sept personnes assissent. On va devoir se serrer. Nous partons pour 3h de 4×4 et 3h de bateau. Les voitures des différentes agences se suivent au coude à coude, tout le monde va dans la même direction.
Un trajet fastidieux
Les routes ne sont pas bitumées et nous sommes assis à l’arrière du 4×4 sur une petite banquette. À huit derrière, c’est un peu juste. Entre le rebondi de la piste et les changements d’allures du conducteur, nous sommes baladés dans tous les sens. Heureusement, il y a quand même des vitres à l’arrière, nous pouvons profiter du paysage.
Puis, le guide assis à l’avant nous interpelle. Il y a des autruches dans le champ juste à notre droite. Drôle de rencontre. Un peu plus loin, il fait un arrêt. Il a vu quelque chose, c’est un paresseux en train de flâner dans un arbre. Appareil photo en main, nous sortons de la voiture pour nous approcher un peu plus. Notre premier paresseux, c’est tellement marrant c’est bête là. On prend quelques clichés et on repart.
L’usine à touriste tourne bien
Nous arrivons après 3h de route, au restaurant pour prendre le déjeuner. D’autres équipes sont déjà sur les lieux et pendant que nous mangeons, le défilé continu. Puis, il est l’heure de prendre le bateau. Sur le parking, les 4×4 sont alignés, attendant le top départ.
Nous sommes douze personnes par voiture, il y a cinq à six 4×4 stationnés et ajoutez à ça les équipes qui rentrent de leur séjour. Faites le calcul… Ça fait beaucoup de monde !
On se met tout de suite dans le bain
Durant l’attente, on aperçoit au loin dans la rivière, deux dauphins d’eau douce en train de barboter… Ça commence bien. Puis, on embarque pour 3h de navigation sur une petite pirogue. On est dix à bord avec le guide. À peine partis, le safari commence : des alligators, des caïmans, des singes, des capibaras et différents oiseaux. On ne sait plus où donner de la tête, il y a en a partout.
L’envers du décor
Puis, en passant devant un petit groupe de singes jaunes, le guide rapproche le bateau. Ces petites bêtes ne sont pas effrayées, elles tentent même de se rapprocher encore plus près…
Un comportement pas très naturel… Ils ont dû être nourris plus d’une fois, ceux-là.
Et ensuite, j’aperçois le guide lancer quelque chose, je suppose que c’est de la nourriture… C’est vrai, j’avoue que je n’ai jamais pris d’aussi belles photos, mais c’est totalement faussé. Le but d’aller dans un milieu sauvage, c’est de voir des animaux sauvages et non domestiqués. Si on veut faire de belles photos, on va au zoo. Pas besoin d’amadouer la nature, nous l’avons fait depuis déjà trop longtemps…
Nourrir les animaux sauvages peut mettre leur vie en péril, car notre nourriture n’est pas forcément la leur et certaines espèces peuvent aussi devenir agressives.
Notre nouvelle maison dans la Pampa
Après trois heures sur les eaux à observer les animaux, nous découvrons enfin notre nouvelle maison. En fait, ça ressemble plus à une petite ville qu’à une maison. Il y a trois grands dortoirs de quatre à huit places chacun, six toilettes, six douches, une salle à manger avec une trentaine de couvert et un bar/épicerie avec télévision et radio… On n’est pas vraiment coupé du monde avec tout ça.
Un coucher de soleil un peu particulier…
Le guide nous propose d’aller admirer le coucher de soleil. Quelle bonne idée ! Après seulement dix minutes de bateau, on est arrivé. Nous sommes seuls sur les lieux, l’endroit est paisible. Il y a une petite paillote et des hamacs au milieu pour se détendre. Ce sera parfait pour regarder le coucher de soleil.
Malheureusement, ce que nous n’avions pas compris, c’est que cette petite paillote n’est pas là par hasard… C’est un bar. Et sans plus tarder, les bateaux accostent les uns après les autres. Les équipes des différentes agences sont toutes là. On passe de 10 à 60 personnes en quelques minutes. Ce petit paradis s’est transformé en un véritable festival : musique à fond, bière, foot et danse…
Mais où sommes-nous ? Si on voulait faire la fête, on serait resté à Rurrebanaque… On n’est pas dans la jungle pour ça !
Un petit tour d’horizon avant de rentrer
1h30 plus tard, Keuvin et moi sommes saoulés de ce qu’il vient de se passer. Nous avons hâte de rentrer. Heureusement, sur le chemin du retour, le guide prend le temps de nous montrer comment repérer les caïmans la nuit : avec une lampe torche. Mais malheureusement cela ne durera qu’une petite quinzaine de minutes.
Un business avant tout
Après le dîner, c’est reparti. Bière, télévision, bar… Et même le papier toilettes est payant, 10 BOB (1,30 euro), on hallucine ! Déçus par la tournure que prend ce séjour, nous nous écarts du groupe. Nous partons nous balader pour tenter de voir des bêtes. On a déjà hâte de rentrer à Rurrebanaque.
Jour 2 : Apprivoiser la faune de la Pampa
Un nouveau jour commence. Malgré la déception d’hier, nous allons tenter d’apprécier ces moments dans la Pampa.
Un petit passage chez les voisins
Ce matin, on va chasser l’anaconda. Avant il faut qu’on passe au campement d’à côté pour récupérer des bottes (la moitié de celles du notre campement étaient mortes).
C’est là que nous rencontrons Pedro, un alligator d’une vingtaine années. Celui-ci n’est pas farouche. Il vient ici tous les jours et notre guide peut même le toucher… Bon ok, il est un peu fou mais l’alligator ne réagit pas non plus. C’est impressionnant, mais ça reflète bien l’ambiance générale. Les animaux vivent avec les êtres humains et tout ça pour les touristes, c’est bien dommage.
Partir à la chasse à l’anaconda
Nous accostons sur une plaine marécageuse. Bottes chaussées, nous pouvons y aller. Le guide nous propose de nous séparer pour mieux chercher…
Et qu’est-ce que l’on fait si on en trouve un ??? Vous m’appelez directement ! D’accord…
Plus avançons, plus l’eau monte. Elle est à la limite des bottes. Elle est opaque, on ne sait pas où on met les pieds. C’est un peu effrayant, l’anaconda pourrait être partout. La veille, le guide nous a montré une photo (qui date de quelques semaines) d’un membre de sa communauté qui s’est fait attrapé par un anaconda pendant qu’il pêchait… Le malheureux est mort étouffé par la bête… C’est rassurant…
Déjà que nous ne faisons pas les fières, mais de repenser à ça, ça fait froid dans dos. Keuvin est motivé, il veut trouver un anaconda.
Quant à moi, je ne suis pas trop rassurée, avec l’appareil photo à la main, un faux pas et c’est la perte d’équilibre. Un seul plouf est adieu l’appareil, il faut être vigilant. Et j’avoue, que le tête à tête avec un anaconda ne m’enchante guerre. Comment je vais réagir, qu’elle réaction je peux avoir ? Peut être, je préférerai ne pas me savoir…
Après deux heures de traque, on a rien vu. Il faut renoncer. Puis, sur le chemin du retour, quand on pense que tout est perdu, le guide voit passer quelques choses dans les grandes herbes. C’était un petit anaconda de deux mètres quand même…
Ensuite, c’est au tour de Keuvin d’apercevoir quelque chose. Un anaconda vient de passer juste devant lui, il devait faire 1m50. Même en se mettant à chercher directement, nous n’avons rien trouvé, la bête est sûrement déjà partie loin. Keuvin a gagner sa matinée. Nous rejoignons le bateau et rentrons au campement.
Nager avec les dauphins d’eau douce
Cet après-midi, nous partons voir les dauphins d’eau douce. Le guide nous amène dans une des branches isolées du fleuve et en moins de cinq minutes le premier dauphin montre son bec.
Ceux qui veulent batifoler dans l’eau avec eux, peuvent. Keuvin et deux autres personnes y vont sans hésiter. Les dauphins leur mordillent les pieds, ils cherchent à jouer. Pendant ce temps, le guide lance une bouteille vide à l’eau. Sans plus tarder, les dauphins viennent s’y intéresser : ils l’attrapent, la lancent, la font couler puis la relancent…
C’est très amusant à voir. Ils ont l’air d’y prendre goût.
Après plus d’une heure à les admirer et à jouer avec, nous apercevons un singe de l’autre côté de la berge. Le guide se rapproche. Celui-ci est plus farouche que les premiers (et c’est tant mieux). Pendant que nous observons la petite bête, derrière nous, les dauphins, en quête d’attention, se mettent à faire des sauts dans l’eau.
Nous partons explorer les alentours. Les dauphins nous suivent de très près. Quand soudain, l’un d’eux décide de nous interpeller. Un coup de queue au bord du bateau et tout le monde est éclaboussé. Et dans le doute, un deuxième, au cas où ils n’aient pas compris.
Décidément, il n’y a pas de doute, ces mammifères sont vraiment aussi futés que leurs cousins d’eau salée.
Le coucher de soleil dans un endroit différent…
Ce soir, le guide nous propose d’aller voir le coucher de soleil d’un autre endroit. Pourquoi pas ?! Malheureusement, cet « autre endroit » est à 100 mètres de celui de la veille et c’est la même chose qu’hier : bières, foot, musique etc… Nous sommes blasés. Vivement demain qu’on parte d’ici.
Jour 3 : Une fin de séjour attendue
Nous entamons notre dernière journée dans la Pampa. Pressés que la journée se termine, nous allons quand même profiter de cet environnement en tentant d’oublier l’aspect colonie de vacances pour adultes…
Un lever de soleil en petit comité
Ce matin, le réveil sonne à 6h (pour ceux qui veulent), nous allons voir le lever de soleil. La moitié des gens manquent à l’appel, ce n’est pas plus mal, le spectacle sera plus silencieux ! Cela nous donne l’occasion de parler avec notre guide et d’en apprendre un peu plus sur la vie ici.
Je ne sais pas si c’est dû aux touristes qui sont là justes pour les belles photos ou si c’est à cause du nombre que l’on est. Mais en tout cas, là, on découvre un guide passionné par sa région, la Pampa. Après ça, nous rentrons rejoindre le groupe pour le petit déjeuner.
La traditionnelle pêche aux piranhas
Comme dans chaque tour, il y a la pêche aux fameux piranhas. On commence à connaître entre l’Amazonie d’Iquitos et la Selva, on va bientôt devenir des pros.
Nous partons pour 2h à chercher le poisson. Un fil, un hameçon et de la viande et le tour est joué. Malheureusement, la chance n’est pas avec nous, seule Ninon a réussi à en attraper un… Qui est d’ailleurs retourné à l’eau car la zone est protégée.
Presque une libération
Après le repas, c’est le moment de quitter la Pampa. Nous disons au revoir à tous ces animaux et descendons le fleuve tranquillement. Une fois dans le 4×4, nous n’avons plus qu’une pensée : quitter cette colonie de vacances version safari !
Bilan de nos trois jours dans la Pampa
Pour être honnête, l’endroit est super mais ils ont voulu trop faire : Le bar, l’épicerie dans le campement, les dortoirs 30 personnes… C’est beaucoup trop.
De plus, les animaux ont été tellement habitués à l’homme qu’on a vraiment l’impression d’être dans un véritable safari. Le caïman qui se laisse toucher en est la preuve vivante ! Pour vous aider à faire votre choix d’agence, nous avons rédigé un article spécialement à ça, il sera disponible dans les prochains jours.
Tous les détails sur nos séjours dans la Pampa et la Selva
Pour vous aider à choisir l’excursion qui vous conviendra le mieux, voici les bilans de nos deux expériences dans la Pampa et dans la Selva.
Rencontre avec la Selva Découvrir un nouvel aspect Découverte de la Pampa Un véritable safari La Selva ou la Pampa ? Faire un choix
Franchement merci pour cet article authentique et plein de franchise. C’est toujours bon d’avoir un avis objectif et pas seulement pour faire rêver. Je vous admire pour les anacondas, je n’aurais jamais osé faire le quart de se que vous avez fait. Je trouve ça également dommage que tout cela devienne très touristique car on retrouve plus difficilement l’authenticité des lieux et la vie sauvage des animaux….
A quoi bon faire rêver les gens sur une réalité faussée 😉 Merci pour ton commentaire !