18 septembre 2016

Sur les traces du Jaguar de la Selva | Partie 2

Sur les traces du Jaguar

Nous entamons la deuxième partie de notre séjour dans la Selva de Rurrebanaque. Après ces deux premiers jours remplient de découvertes, nous avons hâte de voir la suite.

Jour 3 : Suivre les traces du Jaguar

Aujourd’hui, nous repartons en quête de vie sauvage. Cette fois-ci, nous tenterons d’en apprendre un peu plus sur le roi de la Selva : le jaguar.

Pister le roi de la Selva

Balade dans la Selva pour trouver le Jaguar
Nous avançons tranquillement dans la jungle. À l’affût du moindre bruit, nous tentons de repérer des animaux mais seuls les oiseaux veulent se montrer. La Selva est plus calme que jamais, même notre guide est étonné.

Soudain, il entend un bruit dans les arbres. Puis, tout le monde se stoppe, on attend. Ce sont des aras qui se chamaillent. Des aras rouges et des aras bleus. Ces oiseaux mythiques qui illustrent bon nombre de livres d’enfant, sont là, en liberté, à quelques mètres au-dessus de nous. Nous les avions vu voler ces derniers jours, mais la distance ne nous permettait pas de distinguer leurs couleurs.

Et d’ici, c’est nettement plus facile. En effet, ils sont posés à la cime des arbres. Jumelles à la main, nous pouvons admirer le spectacle. C’est juste magnifique.

Les photos sont loin d’être bonnes, mais il ne faut pas oublier que la Selva n’est pas un safari. Pour voir des animaux, il faut les chercher, voir même les tracker.

Pister le JaguarAprès ça, nous reprenons notre chemin. Un peu plus loin, notre guide s’arrête devant un arbre et nous interpellent : « Vous voyez ces traces ? C’est un Jaguar qui est venu marquer son territoire ». En effet, nous serions passé à côté. Mais grâce à lui, c’est presque évident et en même temps, c’est un peu perturbant de ce dire que cet énorme félin est passé là.

Un peu plus loin, second arrêt, cette fois-ci ce sont les excréments du Jaguar. C’est une véritable track, nous suivons ses traces. Nous pouvons même savoir ce qu’il a mangé… Au vu des poils présents, ce devait être un pecari (les petits cochons que nous avions vu ganbader la veille).

On se croirait dans un épisode de Nicolas Hullot ou je ne sais trop quoi, c’est fascinant ! Un rêve de gosse qui se réalise.

Malheureusement, ce sera les seules choses que nous verrons de cette sortie, qui a pourtant durée quatre heures. Notre guide, déçu lui aussi de ne pas avoir aperçu plus de choses, nous explique que le temps, ces derniers jours, est annonciateur de tempête. Les animaux le ressentent et sortent très peu. Il nous propose donc de mettre toutes les chances de notre côté et d’aller explorer la jungle au petit matin.

Nous partirons donc demain à 2h du matin sur la plateforme pour tenter d’apercevoir le tapir.

Petite pause rafting sur un radeau de bambou

Rafting dans la Selva
Cet après-midi, c’est rafting. Keuvin et moi, nous aurions préféré aller nous perdre dans la jungle. Mais le couple de finlandais tenait à tester le rafting. Pas de soucis, nous irons donc jouer dans l’eau et on en profitera pour tester une seconde fois la pêche aux piranhas.

En attendant le bateau, nous préparons le matériel. Quand ce dernier arrive enfin, les nouveaux arrivants ont le sourire aux lèvres. À peine descendu du bateau, ils nous disent, tout enjoué, qu’ils ont vu un Jaguar. Ils étaient tous heureux, je comprends. Mais il faut avouer qu’à ce moment nous étions un peu jaloux.

Le guide nous disait justement qu’il n’en avait pas vu depuis plus de quatre mois. Autant dire qu’ils ont beaucoup de chance !

Après ça, nous prenons le bateau pour remonter la rivière afin de la descendre en rafting. Ninon, moins branchée par ce genre d’activités, préfère rester sur le bateau à admirer le paysage et prendre des photos. Keuvin et les deux finlandais commencent leur descente. La balade est très sympa mais rien à voir avec le rafting que l’on connaît. Celui-ci se passe sur un radeau de bambou et s’apparente plus à du canoë.

Une petite session rattrapage de pêche

Pêche aux Piranhas
Une petite demi-heure plus tard, le bateau s’arrête. Nous allons retenter notre chance avec le piranha. À peine les lignes sont à l’eau que ça commence à bouger. L’un des locaux a pêché quelque chose… Ça tire, ça tire et quand ça arrive, tout le monde est surpris. C’est une énorme tortue qui a attrapé l’hameçon.

Sans plus attendre, ils la sortent de l’eau, lui enlèvent l’hameçon et la relâche… Ça commence bien (ou pas). Puis c’est au tour de Jarko (le finlandais) d’avoir une prise. Mais cette fois-ci, c’est une bonne : un énorme piranha sort de l’eau ! Wouhou la poise nous quitte enfin ! À peine le temps de dire ouf, que Iida (la finlandaise), elle aussi, a quelque chose. C’est un second piranha.

Puis, c’est le calme plat, plus rien pendant près de trente minutes. La nuit commence à tomber, il faut rentrer. De retour au campement, nous sommes un peu fatigués. Juste le temps de manger et nous partons tous dormir. Demain, on se lève tôt !

Jour 4 : Mettons toutes les chances de notre côté !

Ce matin, le réveil sonne à 1h50. Ni une ni deux, nous nous levons toujours plus motivé. Tout le monde est prêt, nous pouvons y aller.

La nuit dans la Selva

Observer la nuit dans la Selva
Nous quittons le campement en direction de la plateforme. La nuit est noire et la jungle silencieuse. Nous avançons doucement pour éviter d’alarmer les animaux qui nous entourent.

Le guide s’arrête net. Puis, on entend, au loin, un animal au galop. Pas le temps de nous dire ouf que l’animal est déjà parti. C’était un tapir, il était dans l’une des petites salines qui entourent le campement. Malheureusement, il nous a entendu et est parti avant même que l’on ait pu l’apercevoir.

Nous reprenons notre marche. Soudain, le guide s’arrête une seconde fois. Aussitôt, nous éteignons nos lampes. Nous avançons sans bruit vers l’animal. Plus personne ne respire, chaque pas est contrôlé. On aperçoit l’œil et presque, la silhouette de la bête. Il est à l’affût, on ne bouge plus. Une seconde plus tard, il détale.

Le vacarme que fait cet énorme mammifère est impressionnant. On sent même les vibrations dans le sol. C’est comme une vache qui court à côté de nous, sauf qu’ici, la forêt est dense et ce dernier doit se frayer un chemin pour fuir au plus vite. Une rencontre très brève mais saisissante.

Deux tapirs en moins de quinze minutes, nous sommes chanceux, espérons que cela continue.

Nous reprenons notre chemin… À deux pas de la passerelle, notre guide s’arrête de nouveau. Il y a un autre tapir. Celui-ci est juste à côté de la plateforme, nous sommes arrivés un peu tard. Une branche qui craque et ce dernier part au galop. Nous avons le champs libre, nous montons sur la passerelle en espérant qu’il revienne.

La patience paye toujours… ou pas

Nous attendons patiemment, le silence règne sur la jungle. Pendant plus de deux heures, nous scrutons chaque bruit, chaque rayon de lune pour apercevoir un animal. Mais rien ne se passe. La fatigue commence à se faire sentir.

Nous ne partirons pas d’ici sans avoir vu quelque chose !

Les uns après les autres, nous nous abandonnons dans un semi-sommeil. Toujours prêt à bondir au moindre bruit, nous ne dormons que d’un œil. Il est 5h et toujours rien. La nuit est fraîche. Le guide nous dit qu’il faudrait attendre jusqu’au lever du soleil. Keuvin et moi sommes prêts à attendre mais nos amis finlandais commencent à fatiguer. Nous restons quand même.

La jungle se réveille tout doucement. Les oiseaux chantent et au loin un cri retentit. On dirait un bébé qui pleure, c’est un ocelot. Il doit être à quelques centaines de mètres de nous. Même si nous ne le voyons pas, de savoir que ce petit félin n’est pas loin, c’est juste incroyable.

Mais malheureusement, malgré toute cette attente et notre patience, cela n’a pas payé. Il est 6h30, le soleil s’est levé et nous n’avons toujours rien vu. C’est fini, il faut se résigner, il ne se passera rien aujourd’hui. Nous rentrons.

Une déception partagée

Les Singes Hurleurs
Notre guide, lui aussi, paraît vraiment déçu. Comme il nous disait juste avant, il y a avait de grandes chances de voir des animaux sur la passerelle et pourtant… Sur le chemin du retour, nous entendons les singes hurleurs crier au loin. Ni une ni deux, il sort du sentier pour passer au travers de la végétation.

Nous ne rentrerons pas sans avoir vu quelque chose.

Nous partons donc, de ce pas, voir les singes. Après s’être frayé un chemin au milieu des feuillages, nous arrivons enfin. Nous pouvons observer ces petits singes dans leurs activités matinales. Après quelques minutes à les admirer, nous rebroussons chemin pour ne pas trop les déranger, puis nous rentrons.

Une petite balade improvisée

Balade seuls dans la jungle
Après un bon petit déjeuner, tout le monde est parti se reposer. Keuvin et moi profitons de ces derniers instants dans la jungle. Nous empruntons l’un des sentiers du campement pour aller voir ce qui s’y cache.

C’est très étrange d’être au milieu de la végétation, seuls. Nous faisons beaucoup moins de bruit et nous avançons lentement (mais pas trop loin non plus) pour tenter de voir quelque chose. Après quelques mètres, nous apercevons un petit animal roux qui s’enfuit. C’est un écureuil, bien plus gros que ceux qu’on connaît mais tout aussi mignon.

Sur le chemin du retour, Ninon se met à crier. Un oiseau vient juste de passer devant elle, elle a sursauté. Ce n’est pas n’importe quel oiseau, c’est un vautour. Il est parti se poser sur la branche à côté. Le bruit de ces grands oiseaux est d’autant plus impressionnant dans la jungle car leurs ailes tapent sur les feuillages. Après cette petite émotion, nous rentrons au campement.

C’est l’heure de quitter la Selva

Quitter la Jungle
Voilà, nous sommes fin prêts à partir. Un petit pincement au cœur, nous disons au revoir à ce parfait endroit. Nous n’avons pas eu beaucoup de chance. Mais ce qu’on a vu était déjà incroyable. Nous partons le cœur lourd en se répétant qu’on y retournera. Ce ne sera peut être pas cette jungle, ce sera peut être que dans très longtemps, mais on y retournera. En effet, la jungle et ses habitants nous ont vraiment marqué et ils font désormais partis de nos futurs projets.

Une fin en beauté

Un jaguar dans la Selva
Le retour, tout comme l’aller, promet d’être long. Nous commençons ce trajet par arrêt au milieu de rivière. Le bateau ne peut plus avancer, il est coincé dans les rochers. C’est donc tous ensemble, que les gars sautent du bateau. Tout le monde met la main à la pâte. Les gars poussent, pendant que les filles font balancier à l’avant. Et en moins de cinq minutes, le bateau est de nouveau sur les flots.

Tout le monde est à l’affût. Si l’autre équipe a pu voir un Jaguar, pourquoi nous n’aurions pas cette chance ?

Traces de pas de JaguarChacun à son poste, les uns regardent à droite, les autres à gauche. L’appareil photo prêt à dégainer, soyons attentifs. Soudain, Jarko crie « Jaguar ». Tout le monde se retourne. À peine le temps de le repérer qu’il a déjà bondit dans les broussailles. Pas de temps à perdre, le bateau fait demi-tour, nous allons voir de plus près ce qu’il faisait là.

Une fois accosté, on s’agite. On arrive sur les lieux, le sable est criblé de traces de Jaguar. On peut suivre son chemin, il venait ici probablement pour boire. Il est sûrement encore là, pas très loin, en train de nous surveiller. Nous n’allons pas le déranger plus longtemps, nous repartons, comblés !

Une fois sur le bateau, la track continue. Puis, quelqu’un crie « à droite ! ». Cette fois-ci ce sont des Capibaras qui sont venus nous dire bonjour. Trop bien, on dirait que la chance à tourner. On est tous fous de joie, on a gagné notre séjour. Après toutes ces émotions, le calme revient sur l’embarcation.

Entre nous, on se pose des questions… « Quel est le pourcentage de chances de voir un Jaguar en liberté ? Et combien y aurait-il de chance d’en voir un deuxième ? ». Quand soudain, l’un des guides nous interpellent : « il y a quelque chose dans l’eau ». Puis, en s’approchant nous pensions voir un caïman ou un alligator. Mais non, c’est un deuxième Jaguar qui traverse la rivière à la nage.

Un deuxième Jaguar

On croit rêver, c’est juste incroyable. Tout le monde est en émoi, le bateau accélère pour arriver à sa hauteur avant qu’il ne sorte de l’eau. L’animal est un peu paniqué, il se demande sûrement ce que veulent ces gens. On est à moins de 10 mètres de lui, la scène ne dure que quelques secondes. On retient notre souffle, on prend des clichés et on admire le spectacle. Puis, il sort de l’eau et disparaît dans les broussailles. On s’exclame, on rigole, on crie… C’est magnifique ! On a eu une chance incroyable ! Que ce soit les guides ou nous, on est tous heureux et stupéfaits !

Même les locaux n’en reviennent pas, ils n’en avaient quasiment pas vu ces derniers mois. Et là, deux en moins d’une heure… C’est fou !

Nous reprenons la route, encore sous le choque, mais heureux comme jamais. Quelques minutes plus tard, Jarko s’exclame de nouveau « Jaguar ». Non, c’est pas possible, encore un ? Il est déjà parti. Bon, seuls quelques-uns ont pu l’apercevoir. Au final, nous aurons vu trois Jaguars en moins d’une heure… J’aimerais bien connaître le pourcentage de chance que cela puisse arriver en pleine nature. Là, c’est sûr, on a bien enterré la poise de ces derniers jours et on rentre comblés, ravi, heureux et avec le sentiment d’avoir vécu l’une des plus belles expériences de notre vie.

Bilan de ce séjour dans la Selva

Comme je le dit plus haut, le retour a été des plus incroyables. En effet, nous avons mis quelques temps à nous rendre compte que nous ne rêvions pas. Cette expérience était juste magique.

Le seul bémol du séjour aura été le prix et l’organisation. En effet, nous aurions peut être aimer faire des activités aussi le matin avant le petit déjeuner et le soir après le dîner. Mais sinon c’était vraiment super. D’ailleurs, si vous souhaitez plus de détails sur le prix et le choix de l’agence, voici un article qui pourra vous aider !

Tous les détails sur notre séjour dans la Selva

Afin de vous faire découvrir au mieux notre séjour dans la Selva, nous l’avons entrecoupé en deux articles.
Rencontre avec la Selva Découvrir un nouvel aspect Tracker le Roi de la Selva Une aventure incroyable La Selva ou la Pampa ? Faire un choix

2 réflexions au sujet de « Sur les traces du Jaguar de la Selva »
  1. Le , Ludo a dit :

    Bonjour !
    Merci pour ces super articles qui nous aident énormément ! Un plaisir à lire !

    Nous passerons par la Bolivie en septembre dans le cadre d’un tour du monde de 13 mois…

    Plusieurs petites questions « logistique » au sujet de vos articles sur l’Amazonie et pour nous aider un peu :

    – nous allons opter pour les vols depuis et vers La Paz, combien de jours sur place devons nous accorder à l’étape « Rurre » pour faire les 2 circuits (pampa et selva) : 1 nuit à Rurre + 5 nuits de circuit + 1 nuit à Rurre avant de reprendre un vol retour ?
    ou faut-il prévoir également 1 nuit à Rurre entre la pampa et la selva ?

    – Lors des 5 nuits de circuit : embarquerons nous nos « gros sacs à dos » ou juste le nécessaire ? Dans ce dernier cas, où laisser le reste de nos affaires ?

    Merci pour vos réponses.

    Pierre & Ludo

    1. Le , Ninon & Keuvin | Backpackadeux 1 a dit :

      Bonjour,
      Ah super ! L’Amazonie, si comme nous vous aimez la nature, vous allez adorer l’Amazonie. Pour ce qui est de la nuit entre la Pampa et la Selva, la plupart des tours partent le matin assez tôt et les retours se font tout au long de la journée. Donc cela me paraît un peu juste de faire les deux circuits d’affilés, il vaut mieux prévoir une nuit entre deux. Si tu réserves ta première nuit et ta dernière nuit dans le même hôtel à Rurre, tu pourras y laisser tes affaires là bas. C’est ce que nous avions fait et c’est d’ailleurs ce que tout le monde fait. 😉 Voila j’espère t’avoir aidé. Je vous souhaite un bon tour du monde et profitez bien 😉 PS : Pensez à ne pas trop tout prévoir. Laissez le temps à l’improvisation (enfin ce n’est qu’un conseil). Pour cette partie du voyage par exemple, nous avons tout organisé sur le moment, et ça c’est très bien fait. Même les billets d’avion, nous les avons pris du jour pour le lendemain 😉 A bientôt et amusez vous bien !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.