Je pense que c’est le bon moment pour vous parler du retour… À quelques heures de fouler le sol Australien, c’est dans cet avion qui nous éloigne de la France que l’on va vous en dire plus sur notre retour après notre tour du monde.
Un retour attendu
Eh oui, malgré cette année à vadrouiller, à voir des choses magnifiques et à voyager au grès de nos envies. L’idée de rentrer a forcément été très présente. On n’y a pas pensé tous les jours, mais c’était toujours là, dans un petit coin de notre tête.
La jouissance du début
Je ne vais pas vous mentir, les cinq premiers mois, on ne pense pas du tout au retour. Certes, les proches nous manquent mais on est au cœur de notre aventure, on sait qu’il faut profiter de chaque instant. Le retour est dans longtemps, il est encore trop tôt pour penser à ça.
Bon j’avoue, il y a des exceptions… Par exemple, en Bolivie (quatre-cinq mois après notre départ), nous commencions déjà à penser au retour. C’est la situation qui voulait ça. Entre le froid, que nous avions de plus en plus de mal à supporter et la tourista qui a duré plus d’un mois… Et ça, sans parler des petites mésaventures qui s’accumulaient (vol de porte-feuille, des mauvais choix/expériences, etc…). On a forcément pensé plusieurs fois au retour.
Nous n’étions qu’au début de notre aventure !
Et même si nos pensées penchaient parfois vers la France, nous n’aurions jamais pris la décision de rentrer. Tellement de choses nous attendaient encore ! On ne pouvait pas penser quitter tout ça, nous l’aurions regretté, c’est certain !
La routine se met en place
Vers les six-sept mois, ça change un peu. Notre quotidien, c’est le voyage et notre routine, le changement. Nos points de repères sont désormais très différents. Le manque de stabilité, le changement d’environnement tous les deux-trois jours et l’absence de nos proches commencent à peser.
Notre départ de France nous paraît très loin et quelque part, le retour aussi… D’ailleurs, cette idée de retour commence à nous chatouiller les oreilles mais il n’en est rien. Nous avons la chance d’être là, nous allons continuer et aller jusqu’au bout de cette aventure !
Les coups de cafards s’enchaînent
Et c’est vraiment vers les huit-neuf mois que l’affaire se complique… Même si le retour approche, le temps est long. Il suffit d’ajouter à ça quelques petites mésaventures, comme celle en Malaisie, et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Un jour, c’est blanc, l’autre noir. Mais chacun essaie de tenir le coup et de soutenir l’autre. Pour nous, cette période a durer pendant près de deux mois (le septième et huitième mois). L’envie de voyager était toujours là mais sûrement avec moins d’entrain qu’au début. On avançait au ralenti. On s’arrêtait plus souvent, mais pas forcément dans les endroits où l’on pouvait se changer les idées. Bref, on a un peu ramé…
On reprend du poils de la bête
Durant notre séjour en Malaisie, Keuvin a longuement hésiter à faire un aller-retour en France. Et ce n’est que la veille de prendre l’avion pour Bornéo, qu’il a pris sa décision. Il allait rentrer pour quelques jours… Et c’est en voulant réserver son billet d’avion, qu’il s’est rendu compte de la facilité de rentrer. Il a donc fait marche arrière et a décidé de continuer.
Le sentiment d’être « coincé » par des billets d’avion programmés a beaucoup joué sur tout ça.
Une fois arrivé à Bornéo, on est reparti du bon pied. Nouveau pays, nouvelles découvertes, nouveau départ ! Et à partir de là et jusqu’à la fin du voyage, tout est passé très vite. Les jours ont défilé mais on a profité de chaque instants que l’on vivait.
Un retour redouté
Et c’est à ce moment là que survient les questions du retour : Qu’est ce qu’on va faire en rentrant ? Doit-on repartir ou rester ? Comment appréhender une vie où chaque jour se ressemble après une année à vivre des choses incroyables ?… Après de longues discussions, on a décidé de repousser au maximum toutes ces questions. On ne sait pas à quoi s’attendre de ce retour mais on verra ça au moment venu. On ne voulait pas gâcher nos derniers instants de voyage en se posant trop de questions.
Ceci dit, après l’avoir vécu, nous aurions peut être mieux fait d’y réfléchir un petit peu plus.
Un retour mal géré
Le premier week-end du retour a forcément été super. Les retrouvailles, un environnement qu’on connaît et toutes les bonnes choses qui nous ont tant manqué. Mais rapidement, c’est la descente.
Retrouver notre vie d’avant
Nous revoilà seuls dans notre ancien appartement à déballer les deux-cartons qui restaient. Remettre les choses à la même place, revenir dans un lieu où nous avions vécu avant tout ça… C’est la déprime. Presque le sentiment que cette année n’a jamais existé, comme si nous l’avions rêvé.
Les premiers jours, c’est le vide. On ne sait pas ce qu’on fait là. Comment raisonner pour envisager la suite ? C’est comme si nous n’avions plus de but dans la vie. On attend que ça se passe et en espérant que quelque chose nous tombe dessus.
Il faut remonter la pente
Pour se changer les idées, on essaie de sortir, voir des amis. Mais c’est très étrange… Je pense qu’on a tellement rêvé de ces moments, qu’aujourd’hui ça paraît presque irréel. C’est bizarre, (peut être certaines personnes comprendront) mais on a l’impression que notre corps est là mais notre tête est ailleurs. Un sentiment vraiment très étrange, plutôt compliqué à expliquer.
Le retour à la réalité
Puis, après quelques (petites) semaines, il faut sortir la tête de l’eau. Mais pas seulement, il faut aussi se nourrir, donc faire rentrer de l’argent et travailler. L’envie n’y est pas forcément, mais on a pas le choix. Et pourtant, au final, ce n’est pas si mal. En effet, se lever tous les matins pour faire quelque chose, avoir un but dans la journée, ça aide à reprendre pied. Même si ce n’est pas un boulot épanouissant, c’est la raison pour laquelle on se lève chaque matin et c’est un peu ça qui manquait.
Bon je vous avoue, on a pas repris un CDI, loin de là. On a tous les deux bossé deux trois semaines en CDD pour se remettre de tout ça. Puis, on a repris un peu de temps pour voir plus loin, savoir ce que l’on allait faire et avoir une idée de la suite…
Mais un retour qui se fait !
Malgré toutes ces passades, nous y avons survécu 😉 Keuvin a retrouvé un CDD dans la pêche et Ninon a débuté un nouveau projet dans la création de bijoux. Nous avions repris des petites vies tranquilles. Mais aujourd’hui, nous interrompons (une fois de plus) nos vies pour un autre voyage, probablement le dernier : un Working Holiday visa en Australie.
Appréhender son retour
Tout le monde est différent, et donc chaque retour l’est aussi. Mais pour mieux le gérer, prenez le temps d’y réfléchir avant et essayez de l’organiser. Je sais que c’est dur à envisager surtout quand on vit au jour le jour pendant une longue période, mais il le faut.
Même si vous ne respectez pas tout, prévoyez de faire des choses, tous les jours. Planifier vos premières semaines de retour, organisez-vous des sorties ou des activités. En bref, donnez-vous l’envie de vous lever chaque matin.
Pour être honnête, nous avions eu ce conseil avant notre retour, mais nous ne l’avions pas respecté. Nous pensions pouvoir planifier tout ça, une fois sur place… C’était sans compter sur le coup de cafard qui apparaît juste après l’arrivée. C’est pour cela qu’il est vraiment important d’établir tout ça avant le jour J, car après l’affaire se complique.